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Massacres du 8 mai 1945 en Algérie. Rassemblement le mardi 8 mai 2018 à 18h00, place du Châtelet. Paris
dimanche 29 avril 2018, par
Communiqué du Collectif unitaire « L’Autre 8 mai 45 »
Il est impossible de célébrer l’anniversaire de la victoire contre le fascisme sans vouloir arracher à l’oubli ce qui s’est passé en Algérie ce même 8 mai 1945 et les jours suivants.
Des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma, Kherrata et la région ont été réprimées dans le sang. Des dizaines de milliers de civils Algériens, hommes, femmes, enfants, ont été massacrés par la police, la gendarmerie, et des milices armées par les autorités locales et l’armée Française aux ordres de l’exécutif. C’est après le déclenchement de cette répression que l’on a déploré à Sétif et aux alentours une centaine de victimes européennes.
Amputer notre histoire commune par l’occultation de ce crime d’État ne permet pas à la France d’en finir avec la page coloniale de son histoire.
Si, le 19 mars, le président de la République a reconnu que le système colonial en Algérie était « injuste » et « niait les aspirations des peuples à décider d’eux-mêmes », il faut qu’il aille plus loin en disant la vérité sur les massacres du 8 mai 1945. Le geste symbolique fait à Sétif en 2015 par le secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la mémoire, J-M. Todeschini, demeure très en-deçà de cette demande.
En 2015, le conseil municipal de Paris a demandé à l’unanimité au chef de l’État de reconnaître ces massacres comme crimes d’État. Des vœux dans ce sens ont été adoptés par les villes de Rennes, de Nanterre et d’Ivry-sur-Seine.
Avant de devenir président de la République, le 5 février 2017, à l’occasion d’un déplacement en Algérie, Emmanuel Macron a affirmé que la “colonisation est un crime contre l’humanité” et, interrogé par Mediapart le 5 mai suivant, a répondu : “je prendrai des actes forts". En ce 8 mai 2018, il est temps de passer des paroles aux actes.
Nous demandons : l’ouverture de toutes les archives, l’inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l’État et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux événements dans l’Éducation Nationale comme dans les médias publics.
Afin d’appuyer ces demandes, le Collectif unitaire « L’Autre 8 mai 45 », dont fait partie la 4ACG, appelle à un rassemblement populaire le mardi 8 mai 2018 à 18h Place du Châtelet à Paris.
Agglomération de Grenoble (Isère) : un rassemblement avec dépôt de gerbe est également organisé à Fontaine, commune de l’agglomération de Grenoble, le mardi 8 mai à 18h, Parc André Malraux (près de la mairie), mail Marcel Cachin.
Messages
1. Massacres du 8 mai 1945 en Algérie. Rassemblement le mardi 8 mai 2018 à 18h00, place du Châtelet. Paris , 9 mai 2018, 20:01, par Eric Viot
A la mémoire de toutes ces victimes du 8 mai 1945 en Algérie.
8 mai 1945 en Algérie
8 mai 1945 en Algérie
Les tirailleurs sont de retour
La foule les applaudit
A Alger et ses alentours.
A la une, la fin du nazisme
Et le jour même
Prélude du séisme
On voit drapeaux et emblèmes.
Emblèmes algériens
Et drapeaux français
Plusieurs milliers d’algériens
Au milieu des drapeaux alliés.
Indépendance de l’Algérie
Scande cette foule bigarrée
aux bras ces gerbes fleuries
Aux monuments ils vont déposer.
A Sétif et Guelma le 8 mai au matin
L’ordre est donné
Porteurs de drapeaux algériens
Vous serez fusillés.
Du pacifisme à la violence
Echappant à ses organisateurs
L’armée va faire violence
Pour réprimer ces agitateurs.
On va en tuer des milliers
Afin de réprimer la rébellion
On va même fusiller
Après ces manifestations.
Aujourd’hui il faudrait oublier
Ces massacres relevant du crime de guerre
Ces manifestations durement réprimées
Ce 8 mai synonyme de fin de guerre.
Officiellement il n’y eut que quelques tués
Plusieurs dizaines de milliers pour certains
Querelle de chiffres sans intérêt
Dure répression ce 8 mai au matin.
Au-delà du nombre de tués
Ces manifestations durement réprimées
N’ont jamais vu leurs auteurs inquiétés
Pour cet autre 8 mai.
Eric Viot