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Le samedi 4 mars, nous étions à la rencontre débat sur l’accès aux archives

vendredi 10 mars 2023, par Michel Berthelemy

Le samedi 4 mars, nous étions trois 4acg franciliens invités par l’association histoire coloniale et post-coloniale à une rencontre débat sur le thème de l’accès aux archives sur le passé colonial.

Pour ouvrir le débat, Fabienne Chamelot a fait le point sur la situation actuelle : quelles sont les archives disponibles, quelles autres encore décrétées « incommunicables » ? Les recherches sur les sections des grottes, créées par l’armée française durant la guerre d’Algérie, sont de celles-là. Christophe Lafaye a fait un gros travail sur cette question sensible puisqu’elle met en évidence l’utilisation d’armes chimiques durant le conflit. Toujours niée, cette utilisation a progressivement été étendue sur le territoire algérien grâce à la constitution de sections spécialisées. Selon le chercheur, il existerait encore aujourd’hui des grottes inexplorées depuis la fin de la guerre où gisent des corps non seulement de combattants algériens mais aussi des femmes et d’enfants raflés dans les villages, enfermés et gazés. Combien de victimes de ces pratiques, qui s’ajoutent à celles dues aux essais atomiques du Sahara et aux mines des frontières ?

L’arme officielle du « Secret Défense »
On se heurte aujourd’hui, pour beaucoup d’affaires comme celles-là, au « Secret défense ». Illustration en a été donnée par d’autres intervenants. Sylvie Braibant nous a rappelé « l’affaire Curiel », ce militant tiers-mondiste assassiné en 1978 à Paris, Evelyne Borrel, la femme du juge assassiné en octobre 1995 près de Djibouti, elle-même magistrate, a déploré les obstacles mis par le pouvoir à sa recherche de la vérité. Bachir, le fils de Mehdi Ben Barka, s’est heurté aux mêmes refus, ainsi que François Graner qui a évoqué le rôle de la France dans les massacres des Tutsis au Rwanda en 1994.
Tous ces verrous qui interdisent encore aux chercheurs et historiens d’élucider ces affaires ont incité Gilles Manceron, Nathalie Lopes et François Demerliac à entreprendre la constitution d’une « Instance Citoyenneté et archives » qui, si l’on en juge par ces exemples et bien d’autres, ne manquera pas de travail !
Les historiens qui composent l’association histoire coloniale ont créé un site qui reçoit de plus en plus de visiteurs. François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi et Alain Ruscio sont donc « condamnés » au développement rapide du site histoirecoloniale.net, qui a déjà consacré à la 4ACG (qu’ils citent souvent par ailleurs dans leurs travaux) plusieurs articles au cours de ces derniers mois.

Parallèlement, Fabrice Riceputi et Malika Rahal, ont créé et animent un autre site, 1000autres.org, dont l’objectif est de permettre la recherche de disparus algériens durant la guerre. A l’origine, l’absence d’informations sur les très nombreux disparus durant ce qu’on a appelé la Bataille d’Alger. Et dont l’ampleur a entraîné la démission de Paul Teitgen, alors secrétaire général de la Préfecture d’Alger, chargé de la police, opposé à la torture et aux exécutions sommaires perpétrées par l’armée française.
Le site publie des portraits de personnes disparues. Si vous recherchez l’une d’elles, il suffit d’envoyer une photo et/ou une brève description de la personne à l’adresse suivante : 1000autres laposte.net

Michel Berthelemy

Un ouvrage sur les disparus est sorti en 2022 sous les plumes de Catherine Teitgen-Colly, Gilles Manceron et Pierre Mansat :
« Les disparus de la guerre d’Algérie, suivi de La Bataille des archives 2018/2021 »
Disponible chez L’Harmattan ou sur le site de la Ligue des droits de l’homme

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