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Didier Guignard revient sur la spoliation des terres et les résistances algériennes au 19e siècle

jeudi 23 février 2023, par Michel Berthelemy

Histoirecoloniale.net, 15 février 2023

Dans son dernier ouvrage, 1871. L’Algérie sous séquestre, Didier Guignard aborde le sujet trop méconnu de la spoliation des terres algériennes en représailles de l’insurrection de 1871

En 1930, après un siècle de colonisation en Algérie, plus du tiers des terres de culture est passé dans les mains des Européens. Une grande partie de ces spoliations ont été opérées en représailles de l’insurrection de 1871 : environ 900 000 Algériens, plus du quart de la population totale, se voient alors infliger un séquestre sur leurs terres, maisons ou plantations. C’est l’objet du livre de Didier Guignard, publié en janvier 2023 par les éditions du CNRS. S’appuyant sur les archives et sur une enquête de terrain, il étudie aussi les adaptations et résistances de la paysannerie kabyle jusqu’aux années 1930.

On lira ici la présentation de l’éditeur :

Algérie, 1871  : la plus importante insurrection avant la guerre d’indépendance est menée contre les forces coloniales françaises. Dans son sillage, environ 900 000 Algériens, plus du quart de la population totale, se voient infliger un séquestre sur leurs terres, maisons ou plantations. Cette mesure punitive du gouvernement français est exceptionnelle par son ampleur comme par la place qu’elle occupe au XIXᵉ siècle dans le monde. Si elle ne débouche pas toujours sur la confiscation définitive des biens, leur restitution (payante) est généralement conditionnée. Tout dépend de la responsabilité attribuée à titre individuel ou collectif dans la révolte, de l’inventaire et de l’estimation des droits de chacun, de l’emplacement des terres qui intéressent ou non la colonisation.
Les archives du séquestre permettent une plongée dans le corps social que Didier Guignard entreprend à l’échelle du bassin versant de l’oued Isser, en Kabylie occidentale. Il y révèle la nature et l’étroitesse des liens entre les habitants, leurs formes d’adaptation au milieu et les bouleversements endurés. À partir d’une enquête de terrain, il fait remonter ses observations aux années 1840 puis les poursuit jusqu’aux années 1930, pour mieux nous faire comprendre les ressorts d’une société rurale entrée en révolte et l’évolution contrastée d’un lourd héritage.
Si le séquestre des années 1870, moment phare de la colonisation française en Algérie, a déjà retenu l’attention des historiens, cette approche comparative et au plus près de la société rurale, qui emprunte autant à la géographie qu’à l’anthropologie, est inédite.

Didier Guignard est chargé de recherche CNRS à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (Iremam) à Aix-en-Provence (France).

1871. L’Algérie sous séquestre, Didier Guignard, (avec une préface de Neil MacMaster) éditions du CNRS, 2023

Source : https://histoirecoloniale.net/1871-L-Algerie-sous-sequestre-par-Didier-Guignard.html

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