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L’occupation israélienne à Gaza : discriminations systémiques ou véritable apartheid ?

dimanche 7 août 2022, par Michel Berthelemy

Discriminations systémiques ou véritable apartheid ? Le débat a surgi suite à la proposition de résolution des députés communistes à l’Assemblée nationale, « condamnant l’institutionnalisation d’un régime d’apartheid » par Israël.

La branche française d’Amnesty international vient de publier un rapport qui cherche à savoir si Israël considère et traite les Israéliens et les Palestiniens d’une manière différente. Fondé sur le droit international et la convention internationale de l’ONU sur l’élimination de toutes formes de discrimination raciale, le rapport montre que les lois et pratiques institutionnelles en Israël considèrent et traitent les Palestiniens comme « un groupe distinct et inférieur ». Après avoir multiplié les exemples de discrimination à l’égard des Palestiniens, Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty international France, conclue ainsi : « Israël a mis en place et entretient un système complexe de lois, de politiques et de pratiques discriminatoires qui privilégie une catégorie de citoyennes et citoyens définis par Israël comme « Juifs ». Cette catégorie, lorsque nous l’utilisons dans notre travail, ne désigne pas un sentiment subjectif d’appartenance à un peuple ou à une religion, mais une des catégories administratives et politiques existantes en Israël, dans la loi ou les pratique ».

Il poursuit : « dans les territoires palestiniens occupés de Cisjordanie, la ségrégation et les inégalités d’accès aux droits, y compris fondamentaux, sont absolument claires ». A cela s’ajoute l’existence de deux systèmes judiciaires - les Palestiniens relèvent des tribunaux militaires, les juifs et juives des colonies, des tribunaux civils. En Cisjordanie, on rencontre également des routes réservées aux colons et de ce fait interdites aux Palestiniens.

Suite à ce rapport, le débat reste vif entre ceux qui voient dans la situation actuelle toutes les caractéristiques d’un véritable apartheid, et ceux qui refusent le terme tout en dénonçant fortement les discriminations dont sont victimes les Palestiniens.

Sur le terrain, une situation explosive

Pendant ce temps, sur le terrain, les échanges de missiles et les déclarations martiales ont repris de plus belle. Avec là encore une différence de moyens considérable, à l’avantage naturellement des Israéliens, dont la « force de frappe » est sans commune mesure avec celle des Palestiniens. Les attaques de l’armée israélienne sur la bande de Gaza ont provoqué depuis le cinq août plus d’une quarantaine de morts dont six enfants, selon les autorités sanitaires locales, qui ont également dénombré plus de 350 blessés. L’armée israélienne a, de son côté, estimé que quinze personnes avaient été tuées dans ses frappes. Le porte-parole militaire israélien a qualifié l’opération d’« attaque préventive » contre le Djihad islamique palestinien. Celle-ci pourrait durer « une semaine ». 

A ces attaques meurtrières s’ajoute le blocus imposé par les Israéliens, qui se fait de plus en plus durement sentir. L’armée israélienne avait déjà ordonné mardi 2 août la fermeture des passages frontaliers, contraignant des milliers de Gazaouis, titulaires de permis de travail en Israël, à rester chez eux. Quant à l’unique centrale électrique de la bande de Gaza, elle est à l’arrêt faute de carburant, a annoncé un porte-parole de la compagnie d’électricité

On n’avait pas assisté à une telle confrontation à Gaza depuis la guerre de mai 2021 qui avait fait 260 morts Palestiniens et 14 morts en Israël.
Devant une telle situation, on ne peut qu’être sidérés du silence de la communauté internationale. Que font les grandes puissances ? Que font ceux qui agissent pour l’Ukraine, à juste titre d’ailleurs, et se taisent honteusement dès qu’il s’agit de la Palestine ?

Aujourd’hui 8 août, une trêve semble être décidée, mais pour combien de temps ?

Décidément, l’émotion et l’action sont sélectives dans ce monde, guidé davantage, semble-t-il, par les intérêts commerciaux et diplomatiques que par l’humanisme et la justice…

Pour rappel :

http://www.4acg.org/Gaza-en-francais-des-jeunes-creent-le-premier-site-d-information-en-langue

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